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MODÈLE D'AFFAIRES

Le 16 septembre 2015, Guy Crevier, Président et éditeur de La Presse, a annoncé que l’édition papier du quotidien de plus de 130 ans d'impression sera remplacée du lundi au vendredi par La Presse + (Lire le mot de l'éditeur). À partir de janvier 2016, seule l’édition papier du samedi continuera d’être publiée. La motivation de cette décision? Le succès de La Presse +, l’édition numérique gratuite pour tablettes qui existe depuis 2013.
 

Selon le directeur de l’information Éric Trottier, le scénario de crise qui touche l’ensemble des journaux papier dans le monde occidental est au départ de la stratégie de l’application La Presse +. D’une part, dit-il, il y a une désaffectation des lecteurs plus jeunes qui sont plus portés à utiliser leurs téléphones cellulaires ou leurs ordinateurs portables pour s’informer que d’acheter un journal. D’autre part, les annonceurs publicitaires — principale source de revenus des journaux — quittent également le papier. Dans ce contexte, la direction de La Presse a décidé qu’il était temps de trouver un nouveau modèle qui remplacerait le papier. C’est à partir de cette réflexion qu'a commencé le projet de l’application La Presse +.

Pierre Arthur, Directeur principal de recherche et marketing de La Presse, explique que ce qui justifie aujourd’hui la fin du papier, c’est la migration du lectorat vers l’application, donc les efforts et coûts requis pour produire et une édition papier et une édition numérique en semaine ne sont plus nécessaires.

"Dans la vieille Europe, comme on dit, et en Amérique du Nord, c’est clair, les journaux sont en train de mourir. On pense avoir trouvé une petite solution qui devrait soulever d’abord le journal La presse, puis, on espère ensuite, d'autres journaux, peut-être même toute l’industrie", Éric Trottier, directeur de l'information de La Presse.

Photo: La Presse

"En annonçant la fin du papier, l’entreprise considère qu'on a répondu à deux nécessités qui étaient d'abord d’avoir une masse critique de lecteurs dans la tablette, puis avec cette masse, viendrait la masse critique d'annonceurs" - Pierre Arthur, Directeur marketing de La Presse

Photo: La Presse

Éric Trottier - Directeur d'Information La Presse
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Le public cible était un lectorat plus jeune, qui a l’habitude des jeux vidéos et qui interagit considérablement sur l’internet.
 

« On s’est dit : il faut qu’on fasse quelque chose qui soit très attrayante. On s’est inspiré alors des jeux vidéos. Après, on a pensé qu’il fallait que ce soit très interactif également. Ensuite, on a identifié les forces de la tablette, comme la qualité de l'image qui est extraordinaire. On veut faire un produit tablette qui va être monté par des graphistes jour après jour. On veut que dans chaque écran, il y ait une façon de raconter l’histoire qui va être différente de l’écran précédent. C’est ce qu’on vise. Le lecteur trouve cela le fun, il trouve plaisir à consulter notre application Â», affirme Trottier.

 

Le bilan de cet investissement : Deux ans et demi après le lancement, La Presse + se retrouve aujourd’hui avec 225 mille lecteurs qui ouvrent leurs tablettes tous les jours et consultent l’application pendant 40 minutes du lundi au vendredi, 60 minutes le samedi, et environ 50 minutes le dimanche. Un temps de lecture (time spent) aussi important - à titre de comparaison, le time spent des nouvelles dans le web est de 2 à 3 minutes - a attiré également les annonceurs.

Éric Trottier - Directeur d'Information La Presse
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Mais alors pourquoi ne pas arrêter le samedi? Selon M. Arthur, malgré le lancement de la Presse +, l’édition papier du samedi a encore, en partie, maintenu son niveau de tirage et de lectorat, un fait qui est probablement relié au rituel de consommation de l’information, très différent en fin de semaine. Mais c’est lié aussi à un grand nombre d’annonceurs pour qui La Presse du samedi est très importante. « Il suffit de penser aux encarts qui sont publiés dans l’édition du samedi Â». 

 

Les yeux de la presse mondiale rivés sur La Presse +
 

D’après M. Arthur, la transformation du modèle d’affaires par une nouvelle technologie – le logiciel a été crée par La Presse pour bien répondre aux besoins d’un quotidien qui doit produire une centaine d’écrans par jour – intéresse les grands éditeurs de quotidien du monde entier.

Selon le Directeur d’information, Éric Trottier, les marchés publicitaire et médiatique canadiens et américains observent l’expérience de La Presse. « Pendant qu’on fait ça, tous les journaux au monde perdent de l’argent. C’est sûr qu’ils vont commencer à mourir. Personne n’a trouvé la solution de recharge qui permettrait de conserver les revenus et éliminer les coûts, sauf nous. Je ne dis pas qu’on a réussi parfaitement à le faire, mais on est en train de le faire. Les yeux sont sur nous présentement dans le monde des médias Â».

Pierre Arthur - Directeur de Marketing La Presse
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Pierre Arthur - Directeur de Marketing La Presse
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